Action de soutien au village Himba

Après ma dernière visite en mai dernier pour présenter mon fils Mathis au village, j’ai découvert une situation difficile liée à la sécheresse qui touche toute l’Afrique australe. Je suis donc revenu seul le 29 aout dernier avec les objectifs suivants :

  • Comprendre la réalité de la situation, 
  • Apporter le soutien suffisant et nécessaire,
  • Envisager la prochaine action à leurs côtés,
  • Prendre des nouvelles de chacun.

La sécheresse est réelle et met la population du nord du pays, en particulier les Himba qui sont à l’écart de la société, en situation de dépendance.

N’ayant ni eu la possibilité de cultiver pendant la saison humide ni les moyens financiers d’acheter de la farine, la dépendance aux aides extérieures est incontournable.

Lors de mon arrivée la situation était gérée. C’est à dire qu’aucun risque létal à court terme n’était prévisible. Pour autant, je ne suis pas certain d’une situation digne. Un repas par jour, de la viande une fois par mois et très peu de lait… je vous laisse vous faire votre opinion.

La pudeur du village m’a toujours marqué. Je n’ai que rarement entendu un villageois se plaindre, en dehors du film de revendication demandé par Tâté fin 2015. 

Dans ce contexte, les alertes de Mémé et de Mutambo prennent d’autant plus de sens. “Manque de force”, “faiblesse”, “faim”, “fatigue”, … sont des mots récurrents quand je pose des questions sur ces derniers mois. Malgré tout, on ne me demande rien. D’autant plus que l’hiver laisse des traces comme ailleurs : angines, rhinopharyngés, bronchites, …

Je vous confirme la pertinence de notre mouvement de solidarité.

Il assure une fin d’année dans des conditions optimales et garantira certainement moins de maladies liées à la faiblesse.

Concrètement, voici ce que nous avons apporté : 

  • 1T de farine (entre 3 et 6 mois à plusieurs village),
  • 8 chèvres supplémentaires (+10% du cheptel) pour garantir la reproduction du troupeau,
  • Du matériel d’écolier pour les enfants scolarisés (cartables, stylos, trousses, cahiers),
  • Du matériel de couchage (tente, sac de couchage, couvertures, …),
  • Un téléphone portable pour Mémé pour lui garantir la communication avec les  villages voisins,
  • Un voyage à Opuwo, haut lieu Himba, source de réapprovisionnement en tout genre (matériel pour créer leurs parures, tissus, outils, …),
  • Du cash laissé en achetant de l’artisanat réalisé par les membres du village que je compte vendre en même temps qu’une exposition photo pour financer les actions suivantes.

Au total, plus de 2 000€ ont été redistribués.

Ce genre d’action n’est pas à reproduire.

En effet, il renforce la dépendance du village. Cependant, elle me semble compensée par un sentiment de considération et d’intérêt.

Ostracisé depuis toujours, le peuple Himba peine à se trouver intéressant. Découvrir que plusieurs dizaines de personnes se sont mobilisées à des milliers de kilomètres du village est suffisant pour compenser le sentiment de dépendance.

Mémé utilisera les mots de “communion inter-ethnique”. 

A mon sens, nous sommes dans l’équilibre.

J’ai abordé avec eux le sujet des actions que nous pourrions prévoir ensemble pour leur apporter un soutien supplémentaire.

Nous n’avons pas ce dont ils ont besoin, 

… à savoir de l’eau et de la tranquilité. 

La tranquilité dont on parle ici est celle des terres agricoles et de pâturages. Chassés pour l’exploitation des sols, il est difficile de trouver les graminées suffisantes pour nourrir le troupeau.

Après 24h de réflexion, Mémé me fait sa demande :

“Je souhaite venir chez toi.”

Ma réponse est instinctivement positive. Comment refuser d’accueillir quelqu’un qui m’a tout offert et accueilli si longtemps dans son intimité ?

Cependant, j’ai un sentiment de gêne que je peine à comprendre dans un premier temps. 

Suis-je prêt à montrer à Mémé dans quelle opulence je vis ? 

A l’heure d’un déséquilibre nord/sud majeur et d’une telle disparité de richesse entre population riche et population pauvre, je crois que j’ai inconsciemment pris honte d’être privilégié.

Cette gêne ne me freinera pas. Je crois profondément à la richesse de nos échanges qui se doivent d’être sincères. Je ne le serais pas si je devais cacher à Mémé l’intimité de ma vie alors qu’elle m’a ouvert la sienne. 

Je suis néanmoins conscient des maladresses innombrables que cette visite peut engendrer. Je vais donc chercher à m’entourer pour préparer au mieux cette visite. Psychologie, logistique, financement, … les sujets ne vont pas manquer.

Au plaisir de partager avec vous.

Retrouvez dans les prochains jours les nouvelles individuelles.

N’hésitez pas à prendre contact avec moi sur vincent@human-exploration.com 

Merci à tous. 

Vous avez été 37 participants pour un montant collecté de 3 900€ utilisés de la manière suivante :

  • 2 100€ redistribués
  • 1 000€ billet d’avion 
  • 1 000€ billet d’avion
  • 600€ de location de voiture
  • 400€ d’essence (environ 4 000km parcourus)
  • 150€ de logistique sur place

D’où un montant global du projet de 4 250€.

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