Mandy, Dandu et Katungula

Dandu et Katungula

Mandu est le fils de Ryomandenda. Vraisemblablement touchée par une poliomyélite, sa jambe droite est inerte. Il l’attache autour d’un bâton. C’est pourtant lui qui court le plus vite et il ne rechigne devant aucune tâche. Très fier, il est également très attentionné et attentif à ma personne. Si j’ai une tâche sur mes vêtements, il attire mon attention et essaie de l’enlever. Derrière des airs très durs dans les premiers contacts, il est d’une extrême tendresse. On révise régulièrement notre vocabulaire sur les parties du corps, lui en anglais et moi en otjihimba. Le rythme dans la peau, il m’apprend à utiliser une boite de conserve pour percussions. Son jeu favori est de soulever le pagne des autres pour montrer leurs fesses. Le jour où je me suis changé en habit traditionnel, il est venu me dire à l’oreille qu’il pouvait désormais jouer avec moi…

Contrairement à Waponwa ou Mandu, Dandu est immédiatement doux et ouvert. Son regard et son sourire sont une invitation à la rencontre. Il a un petit air de premier de la classe même s’il préfère aller jouer dans le bush plutôt que de s’occuper du bétail. On joue beaucoup ensemble avec une balle faite de sacs enroulés les uns dans les autres. Le but est de toucher l’autre en lançant la balle le plus fort possible. Les feintes deviennent très techniques. Par quarante degrés, l’exercice est idéal pour bien dormir la nuit suivante !

Les parents de Katungula sont Tjiharo et Tjirambi. Ils vivent dans la montagne et sont beaucoup trop loin de l’école. Ils ont donc décidé de laisser leur fils à Kongonda. Il a naturellement été adopté par le chef Mutambo, comme moi. Je n’ai appris que très tard qu’il n’était pas un frère de sang. Aucune différence apparente ne m’avait permis de déceler quoi que ce soit.

Très proche de moi, il m’observe beaucoup, regarde ce que j’écris et ce que je lis. Très bon batteur, il aime faire de la musique avec n’importe quoi. Comme Dandu, escalader les baobabs, faire le pendu et courir après ses copains l’intéressent plus que de s’occuper des bêtes. Mémé se plaindra souvent que ses enfants sont moins assidus que ceux des villages voisins. Je ne peux retenir un sourire en reconnaissant des points communs avec n’importe quelle autre famille, où qu’elle soit sur terre.

Laisser un commentaire